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ANALYSE : L’ACCIDENT DE GROSJEAN

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ANALYSE L ACCIDENT DE GROSJEAN

Le pilote de Formule 1 de Haas, Romain Grosjean, devrait rester à l’hôpital de Bahreïn jusqu’à mardi, mais le traitement des brûlures aux deux mains «se passe bien». Romain Grosjean s’est dangereusement déporté sur Kvyat.

Un groupe de trois ou quatre monoplaces se bagarraient devant Romain. Il a voulu les surprendre et s’est soudainement et dangereusement déporté vers la droite sans voir ou en sous-estimant la différence de vitesse (car il avait été ralenti) avec l’AlphaTauri de Daniil Kvyat dont il a touché l’aileron avant ce qui a déstabilisé sa monoplace et provoqué sa perte de contrôle.

Si le crash de Romain Grosjean, dimanche à Bahreïn, a autant marqué les esprits, c’est parce qu’il a donné lieu à des images rares, et que l’on pensait d’une autre époque: celle d’une monoplace littéralement coupée en deux, et immédiatement en feu. Tentative d’explications.

Les images ont tourné en boucle, mais demeurent toujours aussi impressionnantes, même après cinq, dix, ou vingt visionnages. Le crash de Romain Grosjean, dimanche lors du Grand Prix de F1 de Bahreïn, a marqué tous les esprits. Ceux des spectateurs, des observateurs, mais également ceux des pilotes. Après la course, l’expérimenté Sebastian Vettel s’est ainsi dit « choqué de la manière dont la voiture a pris feu si vite ». Pierre Gasly, lui, a confié ne jamais avoir vu « une voiture coupée en deux » de la sorte.

En effet, malgré les réguliers accidents en course, parfois même à pleine vitesse, les monoplaces d’aujourd’hui résistent généralement « bien » aux chocs, et surtout, ne n’enflamment plus. Plus de manière immédiate, comme cela a été le cas avec la Haas de Grosjean. En attendant les résultats de l’enquête ouverte par la FIA et ses experts, Denis Chevrier, ancien ingénieur chez Renault F1, explique ces deux phénomènes.

Il faut d’abord s’attarder sur la « géographie » de l’accident. Après son contact avec Daniil Kvyat, Grosjean est allé percuter sur la droite le rail de sécurité à un endroit où celui-ci n’est pas parallèle à la piste, mais fait un angle afin d’offrir une voie d’accès pour les véhicules d’intervention.

« Il est vrai que c’est assez surprenant de voir la voiture coupée en deux, mais il est vrai également que tout ce qui préside à l’amélioration de la sécurité de ces voitures ne tient normalement pas compte du fait de traverser un rail de sécurité, observe Denis Chevrier. Ça ne fait pas partie du panorama. »

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Théoriquement, du moins. « Mon impression, et je rappelle que je n’ai pas examiné la voiture, c’est que le museau s’est présenté entre deux rails ou en plein dans un rail en le déformant, ce qui fait que la voiture s’est introduite au milieu de tout cela. A partir de là, on imagine bien les efforts en jeu au niveau de l’appui sur les éléments de la voiture… En voyant les images, il me semble que la cellule de survie a elle réussi à passer au milieu des rails, dans la mesure où elle était suffisamment résistante et profilée. En revanche, tout ce qui se trouvait derrière cette cellule, avec notamment le moteur, n’a pas pu passer, et s’est trouvé arraché. »

Le découpage de la voiture en deux ne serait donc pas dû à une quelconque anomalie, mais plutôt à une parfaite efficacité de la cellule. « C’est là que le cahier des charges est important, souligne Denis Chevrier. L’intégralité de la coque a maintenu sa hauteur nominale, pour assurer le volume nécessaire à la survie du pilote. » Sans quoi Grosjean aurait pu être écrasé.

A souligner également le poids des véhicules, facteur aggravant en cas d’impact. Avec 743 kilos, pilote à bord, jamais les F1 n’ont pesé aussi lourd depuis la création du championnat. Cela est dû à plusieurs facteurs et éléments, comme les batteries ou l’hybridation.

le feu?

Comme le rapporte L’Equipe ce lundi, jamais une F1, depuis l’accident de Gerhard Berger à Imola en 1989, ne s’était instantanément enflammée, et dans de telles proportions. « Le feu ne faisait plus partie des angoisses liées à un accident de Formule 1, confirme Chevrier. Les progrès incessants, tant dans la constitution des cellules de survie que dans la qualité des outres (les réservoirs, ndlr) de carburant, repoussaient ces phénomènes de feu. Ça n’existait plus. Ce qui était un drame dans les années 70, où les voitures prenaient feu instantanément, était sorti des esprits. » Jusqu’à dimanche, donc.

Pour l’expliquer, il existe plusieurs théories. La première, comme l’a évoqué à chaud Günther Steiner, le manager de l’écurie Haas, c’est que le réservoir de carburant n’est pas resté « intègre » sous la violence du choc. Ce dernier, même s’il est désormais très solide, a pu être découpé par le rail ou percé par un autre élément de la monoplace. Mais Chevrier ne penche pas pour cette théorie.

« Peut-être que la monocoque s’est fissurée et a blessé l’outre, oui, mais ça me parait peu probable au vu des images, confie-t-il. Je dirais que la résistance pure de la coque a été bonne. En revanche, lors du passage à travers le rail, on a l’impression d’apercevoir le trou par lequel a lieu le ravitaillement du carburant, où se situe le coupleur de raccordement. On peut donc imaginer que lors du passage à travers, toutes ces parties se soient trouvées arrachées, même si elles ne font pas protubérance par rapport à la coque. Et comme on était en début de course, le carburant a pu sortir instantanément et prendre feu. »

Dans ce cas de figure, ce n’est donc pas le réservoir en lui-même qui est en cause, mais l’arrivée de carburant. « C’est une hypothèse, encore une fois, mais peut-être que c’est tout simplement le coupleur qui s’est trouvé arraché, répète Denis Chevrier. On a pu avoir une aspersion de carburant à travers une ouverture naturelle. » Une chose est sûre: Grosjean a passé 28 interminables secondes au milieu des flammes, avant de parvenir à s’extirper de son cockpit et rassurer le monde entier.

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